150 000 euros, c’est le seuil que franchit parfois un radiologue hospitalier chaque année, tandis que de nombreux généralistes en libéral peinent à dépasser 50 000 euros. Les écarts de salaires entre médecins ne cessent de surprendre, et aucune réforme du système de santé n’a réussi, pour l’instant, à les effacer.
Dans l’univers médical, certaines spécialisations rares, techniques, offrent des revenus supérieurs à ceux des cadres de la finance ou du droit. Les rapports fournis par la CARMF et la DREES, actualisés régulièrement, dressent un classement qui évolue peu : la hiérarchie des salaires médicaux reste solidement ancrée.
La médecine, un secteur où les salaires varient fortement
Si l’on se penche sur la question des rémunérations dans le secteur de la santé en France, le contraste saute aux yeux. Loin d’un terrain d’égalité, les écarts se creusent entre les différentes professions médicales et paramédicales. À titre de repère, le salaire médian en France tourne autour de 1 930 euros par mois (source INSEE). Mais pour certains médecins, ce chiffre n’est qu’un lointain souvenir : quelques spécialités s’envolent, tandis que d’autres restent à la traîne.
Pour mieux comprendre la diversité des rémunérations, voici quelques repères concrets :
- Médecin généraliste : une fourchette annuelle comprise entre 70 000 et 120 000 euros, avec une moyenne de 7 840 euros par mois pour ceux qui exercent en libéral.
- Médecin spécialiste : les mieux établis peuvent atteindre jusqu’à 11 840 euros mensuels.
- Dentiste et chirurgien : ces deux professions dominent la hiérarchie, les dentistes pouvant grimper à 200 000 euros bruts par an.
Le mode d’exercice influence largement la rémunération. En libéral, le médecin facture à la consultation ou à l’acte, soumis à des règles tarifaires plus ou moins strictes selon le secteur (1, 2 ou 3). À l’hôpital, le praticien touche un salaire fixe, parfois complété par des primes et des indemnités, mais la localisation, l’expérience et la réputation jouent aussi leur rôle.
À l’international, les différences sont marquées : un médecin suisse approche 76 000 euros par an, un Américain 73 400 euros, mais la réalité du coût de la vie relativise ces montants. En France, les spécialistes et les dentistes gardent la main sur les plus hauts revenus, tandis que les infirmiers, aides-soignants ou brancardiers composent souvent avec des salaires bien plus modestes.
Quels sont les métiers médicaux les mieux rémunérés en France ?
En 2025, le métier de dentiste s’impose comme la référence en matière de revenus dans le secteur médical. Un chirurgien-dentiste en libéral perçoit, en moyenne, 10 300 euros chaque mois, et certains cabinets bien installés dépassent facilement les 200 000 euros bruts annuels. Dès les premiers pas dans la profession, la rémunération se situe déjà entre 3 000 et 3 500 euros nets mensuels : de quoi espérer une progression rapide.
Le chirurgien suit de près. En début de carrière, la rémunération se situe autour de 4 000 à 4 500 euros mensuels, mais la barre des 12 000 euros par mois peut être atteinte avec l’expérience et la spécialisation. Les cardiologues, quant à eux, évoluent dans une fourchette de 80 000 à 195 000 euros par an, débutant à 4 000 euros mensuels et pouvant atteindre 10 000 euros pour les praticiens confirmés.
Du côté des spécialités en libéral, orthodontistes ou anesthésistes-réanimateurs ne sont pas en reste. En fin de carrière, un orthodontiste peut viser 17 000 euros mensuels ; l’anesthésiste-réanimateur en libéral flirte avec les 15 000 euros. Les généralistes non-salariés, avec près de 7 840 euros par mois, et les pharmaciens titulaires d’officine, autour de 7 900 euros, complètent le haut du classement.
Les différences de salaire s’expliquent par l’expérience, la région d’exercice et le parcours professionnel. Les métiers de la santé les mieux rémunérés exigent une expertise pointue, forgée au fil de longues années d’études et d’un engagement sans faille.
Zoom sur le top 5 des spécialités médicales les plus lucratives
En tête du classement, le dentiste domine largement. Un revenu moyen de 10 300 euros mensuels en libéral, avec des records à 200 000 euros bruts par an, attire les regards. Ce niveau s’atteint après six années d’études, auxquelles peuvent s’ajouter deux ou trois ans pour une spécialité. Le succès de la profession s’appuie sur la gestion d’un cabinet et la fidélisation de la patientèle.
Le chirurgien se place juste derrière. Son salaire connaît une progression impressionnante : de 4 000 à 4 500 euros par mois en début de parcours, il peut grimper à 12 000 euros mensuels après une douzaine d’années d’études et d’internat. Les chirurgiens en secteur privé, notamment ceux autorisés à fixer librement leurs honoraires, bénéficient de cette latitude pour atteindre ces niveaux.
Voici un aperçu des autres spécialités particulièrement rémunératrices :
- Cardiologue : entre 80 000 et 195 000 euros annuels, jusqu’à 10 000 euros mensuels pour les plus expérimentés, après un long cursus de onze ans.
- Orthodontiste : la barre des 17 000 euros par mois devient accessible pour certains, une fois franchi le concours d’internat en odontologie.
- Anesthésiste-réanimateur libéral : environ 15 000 euros chaque mois, reflet d’un rythme soutenu et d’une technicité poussée.
La réussite dans ces carrières tient à la formation intensive, à la prise de responsabilité clinique et à la capacité de développer une patientèle fidèle. La médecine, en France, reste l’un des environnements les plus sélectifs, où l’expertise et l’engagement sur la durée font toute la différence.
Perspectives de carrière : pourquoi ces métiers attirent de plus en plus de vocations
Si les revenus élevés attirent, ils n’expliquent pas tout. Beaucoup choisissent la santé par goût de l’engagement, ou pour donner du sens à leur quotidien professionnel. La stabilité, renforcée par la nécessité de praticiens dans certaines régions, joue aussi un rôle déterminant.
Le secteur médical n’est pas figé : il propose des parcours variés, du généraliste à l’anesthésiste-réanimateur, en passant par l’orthodontiste ou le chirurgien. Tous ces métiers exigent un diplôme d’État, obtenu après de longues années d’efforts. La formation se prolonge au-delà de l’université, avec des stages, des spécialisations et parfois un internat. Au bout du chemin, les perspectives sont solides, la mobilité professionnelle réelle.
Certains territoires offrent des opportunités concrètes pour les jeunes médecins fraîchement diplômés :
- En Guyane, on recense 238 généralistes pour 100 000 habitants, alors qu’en Normandie le chiffre tombe à 115 pour 100 000 : le besoin d’installation est manifeste.
- Mayotte, avec seulement 81 médecins pour 100 000 habitants, illustre le potentiel d’accueil de nouveaux praticiens.
Le choix du statut, libéral, salarié, hospitalier, permet d’ajuster sa trajectoire professionnelle à ses envies. Cabinet, clinique privée ou hôpital universitaire, chaque médecin façonne sa carrière en fonction de ses priorités : autonomie, sécurité de l’emploi, attractivité des revenus. Ceux qui se lancent aujourd’hui dans la médecine savent que l’avenir leur réserve des chantiers, des responsabilités et, pour les plus ambitieux, des sommets que peu de professions peuvent promettre.


